Centre d'études stratégiques du bassin du Congo (Cesbc)

Centre d'études stratégiques du bassin du Congo = ISSN  2493-5387

CesbcPresses : Indicateur éditeur : 979-10-90372

 

 

 

DANIEL MATOKOT

De la Littérature et de la musique

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Né le 23 novembre 1954 à Brazzaville (Congo), Daniel Matokot fait ses études secondaires au Collège Nganga Edouard et au Lycée Savorgnan de Brazza. Après son bac littéraire, il s’inscrit à la faculté des Lettres de l’Université de Brazzaville (Congo) où il découvre la Littérature Négro-africaine. Il obtient sa Licence en Lettres modernes en 1975.

Il s’engage dans l’Education Nationale comme professeur de lycée et enseigne la Littérature  à Brazzaville au Collège Chaminade et au Lycée de la Révolution.

Auteur et compositeur, il crée,  avec son cousin Faustin Nzongo’Soul (Lead vocal) et une bande de copains, Justin Bakouma Joe Benghot Pisto (Basse), Ange Goma Angel (Lead Guitar), Jean Claude Mvondo (Rythmic Guitar), Patrick Ayé Pat Joe (Drums) et Jean Jody Malonda (percussion), John Organ (Syhthé), le groupe Walla Players. Ils expérimentent un  nouveau concept musical, le Walla,  fusion de walla (rythme du peuple kongo), de rumba congolaise, de soul, de rock et de funk. Illustré par deux chansons, « Yaya Nzola » de Nzongo’Soul et « N’Vaneno Nlele » de Daniel Matokot, le Walla se présente comme une conception moderne de la musique africaine basée sur le syncrétisme musical.

Daniel Matokot le définit, à l’époque, comme étant simplement :

 « … une nouvelle attitude de l’artiste, un regard interrogatif sur la culture contemporaine. Il s’agit de bâtir une nouvelle esthétique en purifiant ce qui existe déjà… C’est une remise en cause qui prépare et annonce la musique de demain ». 

Quand le journaliste Benoît Bikindou lui demande, pour le compte du magazine Bingo, comment il est arrivé à la musique, il répond :

« On n’arrive pas à la musique, on naît avec. Le premier son que l’on produit en venant au monde est déjà un son musical. Les bruits de pas qui s’approchent du berceau sont autant de sons de musique qui vous prennent à bras-le-corps dès les premiers moments de la vie. On est déjà dans la musique et on fait tout pour y rester. »

Compositeur et arrangeur, Daniel Matokot se consacre exclusivement au management des joueurs de walla. Le partenariat signé avec une grande société commerciale de la place, propulse le groupe Les Walla Players sur le devant de la scène nationale, et la chanson « Bata, c’est ma chaussure », enregistrée au Centre Culturel Français de Brazzaville, qui se transformera par la suite en « Walla, c’est ma musique »,   devient l’hymne de toute une génération d’ados.

Daniel Matokot se consacre déjà à l’écriture.

 « J’avoue que j’écris plus que je ne compose. » déclare-t-il à Benoît Bikindou.

 La nouvelle « La Curée des Mindjula » est sélectionnée au concours de la meilleure nouvelle organisée par Radio France Internationale.

En 1979, Il rejoint son  nouveau poste d’affectation, le Lycée Vladimir Lénine de Loubomo, et abandonne temporairement la direction du groupe.

En 1983, il revient à Brazzaville et enseigne au Lycée Savorgnan de Brazza.

Il retrouve le management des Walla Players et se replonge dans l’arrangement de nouveaux morceaux du répertoire de Nzongo’Soul.

La tournée triomphale de Nzongo’Soul et des Walla-Players à Pointe-Noire, la ville économique, marque le renouveau du walla et la découverte et la consécration d’artistes talentueux : Ben Koulou ((Lead Guitar), Zamé (Lead Guitar et Rythmic Guitar), Dana (Guitar Bass), Verbe (percussions), Mouanga Jagger (Drums), Emile Biayenda (Drums), les Brusch Walla (Vocal), etc.

Deux de ses compositions, « Belle africaine » et « Sale monnaie », dans des arrangements du guitariste Jeff Louna, avec la participation exceptionnelle de Bruno Houla au saxophone, Freddy Kebano aux synthétiseurs, Bickouta Bicks et Mouanga Jagger à la batterie, sont enregistrées au studio I.A.D. (Industrie Africaine du Disque) dans l’album Africa Walla.

Le duo de danseuses et chanteuses blanches et talentueuses du Walla, Les Brusche Walla, dont il  favorise l’encadrement et  la formation, enregistrent à leur tour, avec la même équipe, « Ndembolo », un autre de ses titres.

Le départ imminent pour la France de Nzongo’Soul, qui vient de remporter le Prix Découvertes 1984 de R.F.I., annonce déjà le glas du phénomène Walla.

Daniel Matokot s’inscrit de nouveau à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville et obtient, en 1987, le D.E.S. (Diplôme d’études supérieures) en Lettres modernes, spécialité Littérature Négro-africaine.

Journaliste et rédacteur du magazine culturel congolais La Cigale, il publie les romans-feuilleton  « La saga du Tanawa maudit » et « La petite histoire du Walla ». Amateur de Comics Marvel, il écrit aussi les scénarios des deux premières bandes dessinées de science-fiction du Congo Brazzaville, « Zonta, le Négus des Tropiques » (dessins d’Aubin Mafoua) et « Les Afri-men » (dessins de Silas Bakary Gando).

Chef du Département de français au lycée Savorgnan de Brazza, responsable de l’animation culturelle de l’établissement, avec ses collaborateurs Ganga Yolande Poison et Moboungou Edouard Amore, il fait revivre la Troupe de théâtre du  Lycée Savorgnan de Brazza, ainsi que l’orchestre du Lycée,  renouant avec la tradition perdue des orchestres scolaires tels que les Grands Chaminadiens, les Techniciens ou le Groupe Rouge.

Conseiller pédagogique pour la formation des stagiaires de l’INSEED (Institut Nationales des Sciences de l’Education- Université de Brazzaville),  il donne, entre 1995 et 1997, des cours de Techniques d’expression comme professeur vacataire à l’INSET (Institut Normale de l’Enseignement Technique- Université de Brazzaville) et à l’ENSP (Ecole Nationale Supérieure Polytechnique - Université de Brazzaville).

Les troubles et les guerres civiles de 1996 et 1997, où les troupes loyalistes (cobra) et rebelles(Ninja) font l’autodafé de tous ses biens, meubles et immeubles, le poussent sur le chemin de l’exil, d’abord à Kinshasa (République démocratique du Congo), puis à Ivry-sur-Seine (France) en novembre 1999.

Du Val-de-Marne en Yvelines, des Yvelines en Lorraine, Daniel Matokot affronte sans faiblir le parcours du combattant des migrants sur le sol européen. Il exerce les métiers de Professeur de français, de Formateur F.L.E. (Français Langue Etrangère) et de Formateur en Insertion professionnelle.

« Que ce soit en période vaches maigres ou de vaches grasses, dit-il, l’essentiel c’est d’arriver à garder le meilleur de soi».

Il garde le meilleur de lui en participant à des ateliers culturels collectifs  initiés par Edouard Etsio : Congo 2000 : Etat des lieux et Autopsie de la violence au Congo Brazzaville.

Membre fondateur du C.E.S.B.C. (Centre d’Etudes Stratégiques du Bassin du Congo), il occupe les fonctions de webmaster du site de l’association et est responsable du programme « Développement culturel ».

En partenariat avec l’association Arts-Promo du Cameroun, dirigé par Benjamin Matokot, il lance le projet Ntu Machini, concept innovant de promotion culturelle Nord-Sud. Il dévoile les principes de base de ce concept dans « Le manifeste de Ntu Machini ». Il enregistre dans le cadre de cette expérience originale deux vidéos d’animation musicale intitulés « Jungle Law » et « Ntu Machini », avec des interprètes, rappeurs et dessinateurs congolais et camerounais.

En Lorraine, il s’inscrit au N.U.F.C. (Nancy Université Formation Continue) et obtient en 2010 une Licence M.F.I.A. (Métiers de la Formation, de l’Insertion et de l’Accompagnement).

En Mars 2011, il sort aux éditions l’Harmattan un essai : « Le rire carnavalesque dans les romans de Sony Labou Tansi » ;  suivi en mai 2011 par le premier volet de la trilogie La Curée des Mindjula : « Les enfants de Papa ».

Installé à Lexy (Lorraine), il poursuit l’écriture des deux derniers volets de la trilogie « La Curée des Mindjula »,  prépare une nouvelle saga : « La Quête du Lisolo » et se prépare à lancer la phase ultime du projet « Ntu Machini ».

Ses loisirs ?

 « Respirer, humer la senteur d’une fleur, composer, écrire, lire, me reposer… Mes loisirs, je les cueille chaque fois que cela est possible, je les crée partout où je suis. »

Bibliographie :

  • La musique congolaise de la fin du vingtième siècle : du soukouss à l’hélico, in Congo 200, Etat des lieux, Ed. L’Harmattan, Paris 2001.

  • Violences et folies dans les romans de Sony Labou Tansi, in Autopsie de la violence au Congo Brazzaville, Ed. L’Harmattan, Paris 2007.

  • Le rire carnavalesque dans les romans de Sony Labou Tansi, préface d’Augustin Souza, Collection Approches Littéraires, Ed. L’Harmattan, Paris, 2011.

  • La curée des Mindjula, « Les enfants de Papa », Collection Encres Noires, Ed. L’Harmattan, Paris, 2011.

  •  Le manifeste de Ntu Machini, la locomotive qui fonce,  http://www.cesbc.org/culture_et_arts/musique/ntu_machini.htm

 

Musicographie :

  • Ndembolo, album Brushe Walla, Brusche Walla, IAD, Brazzaville, 1986.

  • Sale monnaie, album Africa Walla, Nzongo’Soul,  IAD, Brazzaville, 1985.

  • Belle africaine, album Africa Walla, Nzongo’Soul,  IAD, Brazzaville, 1985. Brazzaville.

  • « Jungle Law », Ntu Machini, Arts Promo, Douala, 2007. http://www.youtube.com/user/NtuMachini?feature=mhee

  • « Ntu Machini, Ntu Machini, Arts Promo, Douala 2009.

 

 

 

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