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Didym’e Ruphin PAMBOU-DIMINA

« La naissance du Peintre Expert Comptable »

 

Par Daniel MATOKOT

 

Didym’e Ruphin Pambou-Dimina est Directeur financier d’une compagnie d’assurances à Douala (Cameroun), après avoir dirigé des missions d’audit et de conseils dans des cabinets tels que Ernst & Young ou Pricewaterhouse Coopers.

C'est un artiste autodidacte qui, malgré un emploi du temps chargé, trouve le temps de produire des œuvres pittoresques telles que « dansons et buvons car… » ou « autosuffisance alimentaire d’ici l’an 2000 ». Pour lui, la seule différence entre élaborer des états financiers dans une entreprise, univers où les chiffres et les comptes d’apothicaire ne laissent guère de place à la couleur et la fantaisie, et produire des toiles où la couleur et la peinture s’enchevêtrent dans le monde de la créativité, de la fiction, de l’imaginaire, n’existe que dans  le matériau utilisé. La finalité des deux activités est la même : la quête de la perfection (mathématique ou artistique).

D’où lui est venue cette passion pour la peinture, lui qui n‘est pas tombé dans une marmite de potion magique artistique dès la naissance ?

 En 1990, encore auditeur débutant, Pambou-Dimina accompagne Nicolas Bissek  dans des missions d’audit et de conseils à travers les villes congolaises et africaines. Le rituel des fins de journée de travail reste le même : après la revue et le bouclage des dossiers, les deux hommes parcourent les rues à la recherche de talents artistiques que seul Nicolas a le flair de dénicher.

Bientôt, pris lui aussi  par le virus de l’art, le jeune Pambou-Dimina mise ses frais de vie dans l’achat de toiles : à la Poste centrale de Bangui, au quartier Gombé de Kinshasa, devant l’hôtel de ville de Conakry…

De ces voyages, Pambou-Dimina rentre avec une moisson de toiles dont quelques unes orneront les murs de son salon, les autres étant précieusement rangés dans une collection personnelle.

Hélas, ces précieux œuvres d’art disparaitront définitivement lors du pillage de la collection lors des sinistres « évènements » de 1997 à Brazzaville (Congo). Mais si de nombreuses toiles partent en fumée, paradoxalement, ce triste épisode ne fait qu’exacerber sa passion pour la peinture.

L’idée de peindre sa première toile lui vient d’une manière indirecte. Un ami lui confie l’organisation de ses festivités de mariage. Il veut offrir un cadeau aux jeunes mariés. Aucune place de marché, aucun rayon de supermarché, aucune boutique d’antiquaire ne peut fournir le cadeau de mariage qu’il a en tête d’offrir. Ce présent d’artiste, il le porte depuis longtemps, comme une femme en travail. Il a juste besoin de deux pots de peinture, d’un morceau de tissu et d’un pinceau. Et d’une bonne dose de confiance en soi…

Il s’installe dans son salon avec son matériel de fortune…

 Ce tableau, premier exploit de sa vie de l’artiste,  sera accroché en toile de fond de la table d’honneur des mariés le 28 août 1999.

Didym’e Ruphin Pambou-Dimina, le Peintre Expert Comptable, vient de naître!

 

 

Genèse de quelques œuvres d’Art

I - Dansons et buvons car …

À Kinshasa, pendant la période des revendications démocratiques, les pillages ont causé beaucoup de torts et de ravages. Rien ne résiste aux pilleurs. J’ai vu en quelques heures disparaître une chaîne de montage automobile, fierté d’une première en Afrique au sud du Sahara. J’ai vu  des lieux symboliques dévastés : hôpitaux, églises, postes de transformation électriques. Rien n’a résisté ! Sauf les usines de fabrication de bière. Après une journée de dur labeur, on cause entre amis ou parents autour d’ « une bière bien tapée ». Il ne fallait surtout pas détruire les deux brasseries de Kinshasa.

À Brazzaville, en 1997, depuis deux mois, les combats font rage. Les détonations  d’armes lourdes se font entendre. Les obus tombent à l’aveuglette. « Mboungou Diata pédale », le plus connu des canonniers de la guerre civile, arrose sans discontinuer les quartiers nord depuis cinq heures du matin. Les populations sont terrées chez elles. Brutalement, entre 14h et 16h, tout s’arrête : les armes cessent de tonner. C’est la trêve obligatoire pour les belligérants. Pour les combattants et les civils, c’est l’heure de se rendre dans les bars pour fêter la musique, la danse et … la bière.

II - Autosuffisance alimentaire d’ici l’an 2000 !

Que de discours mirobolants pour annoncer la fin de la misère pour tout un peuple… On nous a promis le développement spectaculaire des plantations agro-alimentaires… On nous a promis que chacun mangerait à sa faim. Et cela d’ici l’an 2000. On croyait qu’on n’atteindrait pas cette année là ! Elle nous a rattrapés, et même dépassés.  Aujourd’hui sommes-nous autosuffisants ?

  

 

 

Dansons et buvons car … » - 90x60 -

Peinture à huile au couteau

Autosuffisance alimentaire d’ici l’an 2000 !

 

Merci Docta (40 x 50 cm)

 

 

 

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