Espace Cesaria EVORA

 

L'artiste_2  Discographie_1988-1999  Discographie_2000-2010 

 

 

CESARIA EVODIA

SODADE POUR LA REINE DE LA MORNA 

Par Daniel MATOKOT, Cesbc

L’ARTISTE

L’enfance

Cesaria EVORA est née le 27 août 1941 à Mindelo sur l'île de São Vicente au Cap-Vert, d’une mère cuisinière pour riches blancs, Dona Joana,  et de Justino da Cruz Evora, guitariste et violoniste occasionnel. Son père lui apprend à aimer la musique traditionnelle Cap-verdienne, la Morna, qui s’apparente au blues américains et au fado portugais. Cet amour est entretenu par le grand compositeur B. Leza, un parent de son père. Justino da Cruz Evora meurt en 1948. La petite fille, qui n’a que 7 ans, est alors placée dans un orphelinat.

Première carrière nationale 

B. Leza décède en 1958. Césarisa commence  sa carrière de chanteuse. Elle se produit avec le guitariste portugais Eduardo, père de son deuxième dans les bars, les bals populaires et les fêtes privées. Elle chante sur des thèmes inspirés par la vie quotidienne, où la pauvreté, l’amour et la mer ne parviennent pas à lui faire gagner de l’argent, ce qui fait qu’elle se contente souvent de quelques verres en guise de rémunération.

Abandonnée par Eduardo, elle est relancée par Ti Boy (Gregorio Gonçalves), compositeur de vingt ans son aîné, découvreur de talents la relance dans sa carrière. Ses premières chansons sont enregistrées au milieu des années 1960, pour la radio Barlavento. Avec deux 45 tours sur le marché, elle commence à imposer son art sur le plan national, tout en continuant à vivre modestement avec sa mère et ses enfants.

L’indépendance de l’île obtenue en 1975 sonne le glas pour le morna, considérée comme  une musique coloniale, contraignant Cesaria EVORA à interrompre sa carrière.

Seconde carrière nationale 

Ce n’est que dix ans plus tard, le 8 mars 1985, avec les célébrations des dix ans de l'indépendance du Cap-Vert qu’elle remonte sur la scène. Malgré sa dépendance à l’alcool et l’absence d’un encadrement professionnel, elle est déterminée à commencer une carrière internationale. Elle effectue une tournée de chant au Portugal et aux Etats-Unis et enregistre un album solo.

Carrière internationale 

La Providence se présente en 1987 sous les traits de José da Silva, cheminot français originaire de Mindelo, qui l’a entendue dans une boite Cap-Verdienne de Lisbonne. L’album  « La Diva aux pieds nus », enregistré à Paris en 1988, qui contient une coladeira aux accents de zouk, « Bia Lulucha » et qui devient un tube dans la communauté Cap-verdienne, est pourtant refusé par les grandes sociétés de disque, qui ne trouvent pas la chanteuse Cap-verdienne suffisamment attrayante physiquement.

Les albums « Distino di Belita »  et « Mar Azul », totalement acoustique, sont des échecs commerciaux.

Le deuxième homme providentiel se nomme  François Post, du label Celluloïd. La carrière internationale de Cesaria Evora débute réellement  à Angoulême, puis au New Morning de Paris, en juin 1991.

 L'album Miss Perfumado, sorti en 1992,  et la chanson Sôdade, une reprise de Bonga Kuenda compositeur (en 1972) et interprète original, la propulse au rang  de star planétaire.

Par sodade (saudade en portugais), on désigne un sentiment mêlant tristesse et espoir, indissociable du Cap-Vert, qui puise ses racines dans l'exil et exprime un désir intense pour ce qu'on aime, qu'on a perdu, mais qui pourrait revenir. Cette chanson parle du travail forcé des Cap-Verdiens obligés de travailler dans les plantations de cacao de Sao Tomé-et-Principe par le pouvoir colonial portugais.

Elle chante maintenant dans la cour des grands. En 1999, l’album Café Atlantico est le plus vendu de tous ses disques. Elle participe cette même année à l'album Gaïa pour la préservation de l'environnement, où elle interprète Jangadéro, composée par Alan Simon.

C'est pieds nus qu'elle chante maintenant sur les salles du monde entier, enchainant les succès.