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| Le 1er juin 2008 Des conférences qui ne servent à rien La 4e conférence internationale sur le développement africain (TICAD IV) s'est ouverte mercredi à Yokohama au Japon. Sous le thème "Vers une Afrique vibrante : Un continent d'espoirs et d'opportunités", la conférence est co-organisée par le gouvernement japonais, le bureau des Nations unies du conseiller spécial sur l'Afrique, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale. Durant trois jours, les dirigeants et représentants de 52 pays africains et des partenaires de développement ont participé à cette conférence qui porte sur la croissance durable et le développement durable pour le continent africain. Ils se sont concentrés sur les questions de la croissance économique, de la sécurité des personnes, du changement climatique et de l'environnement en Afrique. "Ce que nous sommes en train de faire maintenant vise à ouvrir une nouvelle phase, nommée "siècle de la croissance africaine", a déclaré le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda lors de son discours inaugural lors de la réunion. Dans son discours, Jakaya Mrisho Kikiwete, président de Tanzanie et président en exercice de l'Union africaine, a appelé à davantage de l'assistance en faveur du développement de l'Afrique. Il a appelé à un mécanisme pratique de suivi du protocole de Kyoto et a demandé au Japon de fournir des fonds pour régler cette question. Les participants à la conférence ont planché sur les principes directeurs et les approches pour le développement africain et une feuille de route pour les initiatives orientées vers l'action avec des objectifs mesurables. La Banque mondiale a noté que les pays africains ont fait des progrès remarquables ces dernières années dans la croissance économique, la paix et la stabilité par ses propres efforts et la coopération internationale, montrant un futur prospère prometteur. Ces discours sont classiques de la part de dirigeants et d'institutions qui considèrent les populations africaines pour moins que rien. Depuis les années 60, on compte plus d'une centaine de conférences, de séminaires, de rencontres en tous genres et d'initiatives pour le développement en Afrique. En un demi-siècle (1955-2005), les gouvernements africains ont bénéficié de milliers de conseillers mis à leur disposition par les pays riches dans le cadre de l'assistance technique ; par ailleurs, des centaines de milliards de dollars ont été déversés sur le continent : pour quel résultats ? Ni les "Décennies du développement" des Nations Unies, ni l'initiative de Monrovia, ni le Plan d'action de Lagos, ni le Népad, ni les différentes conventions entre l'Union européenne et les pays ACP (Yaoundé, Lomé et Cotonou), n'ont apporté une amélioration notable de la situation des populations africaines. L'Afrique est toujours en butte à plusieurs problèmes. Elle doit faire face à des défis sérieux tels que la pauvreté, les famines et la sous-alimentation, les maladies infectieuses, les conflits armés, la corruption, le pillage des ressources, la dégradation de l'environnement, etc. Tous les jeunes africains cherchent à fuir un continent qui ne leur réserve plus aucun avenir. Les émeutes de la faim (qui sont en réalité des émeutes de la misère) sont là pour rappeler l'échec cuisant du développement. Ces conférences ne servent à rien. Les déclarations qui y sont tenues rentrent dans le cadre de la surenchère que se livrent les dirigeants des pays les plus riches de la planète à la veille du sommet du G8. Cette réunion se tient à Hokkaido (Japon) du 7 au 9 juillet 2008. On comprend que le Japon se place en première ligne actuellement. Pour les dirigeants africains, c'est toujours la même rengaine : ces conférences sont une tribune pour appeler les pays riches à plus de générosité en faveur de l'Afrique. Mais où sont passés les centaines de milliards de dollars d'aide au développement reçus par l'Afrique ?
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