Sidonie MATOKOT-MIANZENZA

Psychologue, Cesbc

 

JUSTICE POUR LES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE SEXUELLE

PENDANT LES GUERRES CIVILES

 

Le 8 mars célèbre la Journée Internationale des Femmes. L'origine de cette journée ne peut pas être exactement déterminée. Elle remonte au début du XXe siècle, dans les manifestations de femmes en Europe et aux Etats-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. En 1910, à Copenhague à la Conférence Internationale des Femmes socialistes, l'idée de cette journée est retenue.

Le 8 mars 1977, les Nations Unies décident d'officialiser la Journée Internationale des Femmes en invitant  chaque pays à célébrer une journée pour les droits des femmes.

En 2007, la Journée internationale des Femmes reste plus que jamais d'actualité.

À travers le monde, des centaines de millions de femmes continuent d'être victimes de violence, de brimades et de discriminations qui souvent les confinent dans des rôles traditionnels, des tâches subalternes ou dans des activités dites peu valorisantes. Elles subissent diverses sortes de violence  en raison de leur sexe. Dans les zones de conflit cette situation est aggravée. Par exemple, au cours des conflits armés qui se sont déroulés ces deux dernières décennies en Afrique subsaharienne, la femme a payé un très lourd tribut. En effet, alors que la violence sur les hommes passe plus par la torture ou l'exécution sommaire, les femmes sont victimes de violence sexuelle.

Au Rwanda, la viol a été systématiquement utilisé comme arme d’épuration ethnique pour détruire les liens communautaires.  Au Congo Brazzaville, environ 60 000 femmes ont été violées durant les guerres civiles. Un quart de ces victimes de violences sexuelles avaient entre 12 et 15 ans. En République démocratique du Congo, certains viols ont été commis avec une brutalité extraordinaire, les femmes étant mutilées avec des couteaux ou des rasoirs. En Angola, au Congo, en RDC, en Centrafrique, au Rwanda au Burundi, etc.,  la viol a été utilisé comme une arme de guerre par les belligérants. Détruites physiquement, psychiquement et socialement par ce qu'elles ont subi, beaucoup de femmes ont, par surcroît, contracté le VIH/SIDA.

Dans cette zone appelé la ceinture des crises, les victimes se comptent par centaines de milliers en raison de la durée des conflits, de leur étendue dans l'espace et du nombre des pays concernés. Vu le nombre de victimes, on est en présence de catastrophes nationales, voire sous-régionales du fait des migrations forcées générées par les conflits.

Dans ces conditions comment vivre après l'horreur ?

L'horreur vécue par les femmes dans cette partie du monde marque de façon prégnante toute la sous-région. Et les stigmates risquent de se transmettre sur plusieurs générations. Une obligation de réparation et un devoir de mémoire s'imposent.

Le combat des femmes pour l'avenir est que la lumière, toute la lumière soit faite sur ce qui s'est passé. Les femmes réclament la justice et la reconnaissance sociale de leur drame.
 

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Serge Diantantu.com

 

 

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