CesbcPresses

Indicateur éditeur  979-10-90372

Centre d'études stratégiques du bassin du Congo = ISSN  2493-5387

 

 
 

 

Kitsoro Firmin C. KINZOUNZA

Le logiciel mental, facteur déterminant

de l’émergence économique des pays africains

Préface de Louis BAKABADIO

Évry, CesbcPresses, mars 2016, 96 pages,

Collection ThèmA

ISBN : 979-10-90372-14-6

Format 14 x 21


 

Avant Propos

 

De 1989 à 1996, j’ai séjourné au Nigeria en qualité de Consultant indépendant en management. Ce pays d’Afrique a le plus grand secteur privé, la plus grande population active (actuellement, plus de 54 millions sur une population totale de 165 millions) et le plus grand nombre d’institutions de l’Enseignement supérieur (Universités, Écoles d’ingénieurs, etc.). Au cours de ce séjour, j’ai « découvert » que le secteur privé national s’y est développé grâce à l’interventionnisme économique de l’État (cf. le Nigerianization Decree signé par le Général Yakubu Gowon en 1972) et au logiciel mental collectif qui considère que l’Entreprise constitue le signe extérieur de réussite sociale comme l’est au Botswana la possession de plusieurs têtes de bœufs.

Plus tôt, au cours de l’été 1980, alors que je m’attelai à terminer la rédaction de ma thèse d’État ès sciences économiques sur le benchmarking du processus de développement des pays occidentaux et des pays émergents, j’ai séjourné à Boston où j’ai passé le plus clair de mon temps à la bibliothèque du MIT (Massachusetts Institute of Technology). J’y ai rencontré des Afro-Américains qui m’ont « appris » qu’entre eux, ils classaient les individus à peau noire en trois (3) catégories comme suit :

- Le « Nigger »

À l’origine, dans l’Amérique esclavagiste, le « Nigger » désignait l’esclave qui travaillait dans la maison du « maître » des esclaves : c’était par essence un « traître » chargé de signaler au maître esclavagiste, les foyers éventuels de tension dans les champs ainsi que leurs meneurs ;

- Le « Negro »

À la même époque, le « Negro » désignait « l’esclave des champs ». Parmi eux, certains étaient soumis et d’autres rebelles. Les traîtres se recrutaient parmi les soumis ;

- Le « Black »

Le mouvement des « Black Panthers » a produit aux USA, dans les années 70, une génération de Noirs américains qui ont revendiqué leurs origines africaines en se faisant appeler « Afro-Américains » au lieu de « Noirs américains » ; leur slogan était : « I am Black and I am proud » (« Je suis Noir et j’en suis fier »).

 En transposant ces trois cas à la situation des Noirs d’Afrique au sud du Sahara, j’ai défendu l’idée selon laquelle :

-        Le Nigger, c’est l’Africain noir qui a développé un complexe d’infériorité vis-à-vis du Blanc ;

-        Le « Negro », c’est l’opportuniste : selon les circonstances, il démontrera des comportements « Nigger » (complexe d’infériorité) ou « Black » (sans complexe) ;

-        Le « Black », c’est celui qui vit avec le logiciel mental de son siècle.

 J’ai constaté alors qu’à chaque type d’individu à peau noire correspond une structure mentale qui génère des attitudes et des comportements subséquents. Toutefois, cette structure mentale n’est pas innée : c’est le produit d’un conditionnement social. À l’époque je n’avais pas encore développé le concept de logiciel mental. C’est en travaillant comme Conseil en Management de l’Office congolais d’Informatique (OCI) de 1996 à 2008 que j’ai conçu et développé le concept de logiciel mental, au contact des ingénieurs informaticiens de cette structure.

Voilà donc le contexte et le cheminement qui m’ont conduit à élaborer le concept de logiciel mental : c’est le fruit de 31 années de recherche (1980-2011). J’exhorte les Étudiants des Facultés des Sciences économiques et de Gestion de même que leurs Enseignants chercheurs à lire LE LOGICIEL MENTAL en ayant à l’esprit Serge Latouche quand il dit : « Si les conditions sociopolitiques s’exportaient aussi facilement que les tracteurs, la faim et la misère seraient abolies depuis belle lurette. »

En transposant la réflexion de S. Latouche à la situation actuelle des pays africains, je peux affirmer que si le logiciel mental s’exportait aussi facilement que les tracteurs et le capital financier, le sous-développement serait vaincu depuis longtemps.

 

 Brazzaville, janvier 2014

 

 
 

 

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