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ECONOMIE

Aimé Dieudonné MIANZENZA, Docteur d'Etat

 Senior Economist, Cesbc

 

LA FIABILITÉ DES RESSOURCES STATISTIQUES

DES PAYS DU BASSIN DU CONGO TOUJOURS EN QUESTION

Dans les années 60, les systèmes statistiques des pays du bassin du Congo en construction ont souffert d'un manque de moyens financiers et de personnel compétent. Leurs productions étaient considérées peu fiables. Ce sont les statistiques des institutions internationales qui faisaient autorité en la matière. Sous l'influence de l'idéologie de la planification économique et sociale en vogue au cours de cette période, les pays ont commencé à investir dans la formation de statisticiens de tous les niveaux : ingénieurs, ingénieurs de travaux et autres techniciens. Simultanément, des organismes chargés de la statistique ont vu le jour appuyés par une assistance technique venue des pays du Nord. Des initiatives pour le développement des statistiques ont progressivement été mises en œuvre dans le but de renforcer les capacités des systèmes, les compétences et l'expertise des ressources humaines en matière de statistique.

En Afrique francophone, en janvier 1996, les pays ont démarré AFRISTAT, Observatoire Économique et Statistique d'Afrique Subsaharienne. AFRISTAT a le statut d'organisation internationale et son siège est à Bamako (Mali). AFRISTAT regroupe aujourd'hui 18 pays dont 14 appartenant à la Zone Franc (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée Équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo) et 4 extérieurs à la zone (Cap-Vert, Guinée, Guinée-Bissau et Mauritanie). AFRISTAT a pour mission de contribuer au développement des statistiques économiques, sociales et de l'environnement dans les pays membres et de renforcer leurs compétences dans ces domaines. L'organisation qui joue également le rôle de conseil auprès des Instituts nationaux de statistiques des États membres.

Au plan continental, la Banque africaine de développement (BAfD) a entrepris un programme de renforcement des activités statistiques en rapport avec la Déclaration de Yaoundé sur le développement statistique en Afrique. Cette initiative s'appuie sur les activités de la BAfD. La Banque est en effet coordinateur du Programme de comparaison internationale pour l'Afrique (PCI-Afrique). De même elle appuie les pays dans l'élaboration de leur stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS). Quant à la Commission économique pour l'Afrique (CEA), elle a la responsabilité d'instances de promotion des statistiques telles que le Comité consultatif sur la statistique en Afrique (ABSA), le Comité de l'information pour le développement (CODI), le Forum sur le développement de la statistique en Afrique (FASDEV). Enfin l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et son successeur se sont très peu préoccupées du développement de la statistique en Afrique. Enfin plusieurs autres initiatives sont actives : le Plan d'action d'Addis-Abeba ou le Plan d'action de Marrakech pour les statistiques (Banque Mondiale).

Les systèmes statistiques nationaux sont composés d'une multitude d'intervenants. Certains n'ont aucune expertise. La production se fait le plus souvent sans aucune coordination, conséquence d'un vide juridique et de l'absence d'une autorité centrale chargée de la normalisation des procédures. On rencontre :

  • des intervenants nationaux publics (ministères, organismes publics, banques centrales, centres de recherche, etc.) et privés (hôpitaux, sociétés de transport, écoles et instituts de formations, etc.) chargés de la collecte, du traitement, de l'analyse et de la diffusion des informations ;

  • des intervenants internationaux qui se répartissent également en deux catégories :

    • les intervenants du système multilatéral (Nations Unions, agences de développement, etc.) et de la coopération bilatérale (agences publics de développement), le plus souvent bailleurs de fonds et porteurs d'assistance technique

    • les intervenants privés (centres de recherche, universités, bureaux d'études, ONG). Ces institutions sont présents particulièrement dans la formation et dans l'assistance technique.

L'assistance internationale apporte un appui multiforme dans des divers domaines : recensement de la population et de l'habitat, recensement agricole, enquêtes budgets-consommations (EBC), formation technique, élaboration de logiciels standard et des fins statistiques, etc.

Cette assistance technique qui est présent quasiment depuis les années 60 aurait dû permettre aux systèmes statistiques nationaux d'acquérir plus de fiabilité. Or les évaluations faites par les institutions sous-régionales ou internationales montrent que tel n'est pas le cas.

Les pays africains peuvent être repartis en quatre groupes. Le premier groupe est celui des pays où les statistiques sont de mauvaise qualité et où à la fois l'offre et la demande de statistiques sont faibles. Le second groupe comprend des pays où la contrainte se situe du côté de l'offre de données. Le troisième comprend les pays de la demande de données est la contrainte principale. Enfin le quatrième groupe (qui concerne un nombre infime de pays) les statistiques nationales s'améliorent. 

Plusieurs facteurs agissent comme un frein au développement des systèmes statistiques nationaux au premier rang desquels il y a le fossé entre les professions de foi des dirigeants africains et leur traduction dans les faits. Dans la plupart des pays, les moyens alloués aux instituts nationaux des statistiques servent essentiellement à payer les salaires. La crise économique d'abord, la politique de stabilisation et les programmes d'ajustement structurel ensuite ont amené les Etats à réduire encore plus les dotations budgétaire qui étaient allouées au fonctionnement des services. Cette situation a conduit à leur asphyxie. Les systèmes statistiques sont ainsi victimes de la faiblesse des moyens financiers destinés à l'accomplissement de leurs missions.

Dans le bassin du Congo, au cours des années 80 et 90, les troubles politiques et sociaux quasi permanents qui ont marqué la situation intérieure de la plupart des pays ont contraint les gouvernements à consacrer l’essentiel des ressources budgétaires à la sécurité. Dans les cas les plus graves  (Angola, Burundi, Congo Brazzaville, Congo Démocratique, Rwanda, Centrafrique) ces troubles ont débouché sur des conflits armés qui ont détruits les infrastructures économiques et sociales. De nombreuses institutions de formation et de recherche, les centres de documentation, les systèmes statistiques et l'équipement informatique et bureautique ont été pillés ; des banques de données et des archives essentielles ont été perdues. Au Burundi, au Congo Brazzaville, au Congo démocratique, en Centrafrique, etc., des régions entières échappant à toute autorité ne sont plus accessibles, par exemple pour des enquêtes de terrain. De ce contexte, de nombreux spécialistes fuyant les violences politiques ou placés dans l'impossibilité de poursuivre leur activité ont été contraints d’émigrer vers les pays industrialisés.

Les  États sont donc obligés de faire appels à la coopération internationale pour permettre à leur système statistique de garder un certain niveau d'opérabilité. Mais les programmes financés de l'extérieur ne sont que des palliatifs. En effet, mis en œuvre le plus souvent dans le cadre d'un accord de prêt, leur existence est l'occasion pour les systèmes statistiques nationaux de s'équiper en moyens indispensables à la réalisation de leur mission. Quand les décaissements du bailleurs de fonds arrivent à expiration, les programmes s'arrêtent, les budgets nationaux étant dans l'incapacité de prendre la relève. 

La conjonction de tous ces facteurs (marginalisation des systèmes, faiblesse des moyens de fonctionnement, violences politiques, insécurité, fuite des compétences, etc.) contribue à la pérennisation de la faiblesse de la production statistique dans ces pays.

Les missions des instituts de statistiques sont plus que jamais stratégiques. Dans les années 50 et 60, les services statistiques étaient limités à quelques  administrations. L'essentiel des données provenaient des opérations de dénombrement de la population (entreprises surtout pour les besoins de l'administration fiscale), des registres d'État civil, des hôpitaux, de la douane, etc. Suite à l'évolution des besoins dictée par les politiques économiques et les politiques conjoncturelles, la demande s'est orientée vers les statistiques économiques et industrielles, les statistiques du commerce, les prix, l'agriculture, l'industrie, les dépenses des ménages. Enfin  à la fin des années 90, l’émergence des nouvelles problématiques comme la réduction de la pauvreté, la gouvernance, la démocratie, la protection de l'environnement, la nécessité de rendre compte aux citoyens, etc., et les Objectifs du Millénaire pour le développement ont fait évoluer les besoins vers les statistiques démographiques et sociales. En rapport avec le Projet du Millénaire une série d'indicateurs a été sélectionnée afin de mesurer les progrès accomplis sur la voie de la réalisation de chacun des objectifs. L'exigence des statistiques axées sur les résultats entraine ainsi un accroissement de la demande de statistiques fiables et pertinents.

Comme le soulignent les institutions internationales, notamment la Banque mondiale, « les pays en développement éprouvent un nombre de difficultés à fournir des statistiques répondant à ces critères. Ils se retrouvent enfermés dans un cercle vicieux : le sous-investissement dans les systèmes statistiques nationaux freine les activités et débouche sur des données de piètre qualité auxquelles les décideurs refusent de se fier ; or, la demande des données étant inexistante, moins de ressources sont consacrées à leur production et au contrôle de leur qualité. »

Pour que les statistiques soient utiles, pour qu'elles répondent aux besoins des utilisateurs, leur collecte et leur traitement doivent être conformes  à des normes, à des pratiques et à des méthodes couramment admises au niveau international. Ce qui n'est pas encore le cas partout. Dans le bassin du Congo, des améliorations sont perceptibles dans quelques (Cameroun ou le Gabon), résultats peut-être des programmes " Statistical Capacity Building ".

En conclusion, les ressources statistiques nationales doivent être utilisées avec prudence. Ces données doivent toujours être rapprochées de celles publiées par les sources internationales.

 


LES SOURCES STATISTIQUES NATIONALES



ANGOLA :

Ministério das Finanças


BURUNDI :

Banque de la République du Burundi


CAMEROUN :

Institut National de la Statistique


CENTRAFRIQUE :

Division de la Statistique et des Études Économique et Sociales


CONGO BRAZZAVILLE :

 Centre National de la Statistique et des Études Économiques


REPUBLIQUE DÉM. DU CONGO :

L'Institut National de la Statistique (INS), l'organisme chargé de  collecte, du traitement, de l'analyse et de la publication des données n'a pas encore de site internet. Cependant, le Ministère des Finances et le Ministère du Plan mettent en ligne sur leur site respectif des statistiques économiques et sociaux :

Ministère du Plan / Unité de pilotage du processus DSRP :

Ministère des Finances et du Budget :

 Unité de pilotage du processus DSRP

Ministère des Finances & Budget


GABON :

Direction Générale de la Statistique et des Études Économiques


GUINÉE ÉQUATORIALE :

Direction Générale de la Statistique


RWANDA :

Direction de la Statistique


SÃO TOME & PRINCIPE :

Instituto Nacional de Estatistica


LES SOURCES STATISTIQUES INTERNATIONALES


Les sources internationales sont nombreuses et variées. Une première catégorie est constituée d'institutions du système des Nations Unies et des agences multilatérales de développement. Ensuite on trouve les agences publiques des pays développée. Enfin il y a les centres de recherche et les universités. La quantité et la diversité des informations disponibles obligent à classer les différentes sources statistique par activité : Agriculture, Économie,  Éducation, Enfance, Genre, Population, Santé,  etc.

Parmi les agences du système international, une mention spéciale doit être faite à la FAO et la Banque mondiale. Ces deux institutions fournissent des données dans quasiment tous les domaines. Leur site est en fait un portail qui hébergent des sous-sites dédiés à une activité donnée. Ces sites et une grande partie des informations qu'on y trouve sont en anglais. Leur richesse est telle qu'il est conseillé d'apprendre d'abord le plan des sites avant la recherche d'informations. C'est un exercice qui n'est pas aisée particulièrement pour les pays qui ne dispose que du bas débit.

AGRICULTURE


 

FAO

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture possède une base riche de plus de 3 millions de séries chronologiques et de données concernant l'alimentation et l'agriculture appelée  FAOSTAT. On y accède par le Centre mondial d'information agricole appelé WAICENT.

Le FAOSTAT est  un ensemble (une famille selon la FAO) de base de données thématiques satellites s'articulant autour d'une base de donnée centrale qui l'alimentent et la supportent.. Celles-ci couvrent les domaines de la production, le commerce, la consommation,  la sécurité alimentaire, les prix et les ressources agricoles.

Le module central de FAOSTAT contient une matrice intégrée de statistiques couvrant 200 pays, sur 15 ans et pour plus de 200 produits principaux et facteurs de production relatifs à la production, au commerce, aux ressources, à la consommation et aux prix.

(Source : FAO)

Base de données de la FAO : Modes d'emploi :


AQUASTAT

Le Système global d’information sur l’eau et l’agriculture (AQUASTAT) a été développé par la Division de la conservation des eaux et des sols de la FAO pour fournir aux utilisateurs une information synthétique sur la situation de la gestion de l’eau pour l’agriculture dans le monde entier, notamment dans les pays en développement et dans les pays en transition.


FAOSTATFAOSTAT est la base de données statistiques plurilingue de la FAO qui contient à l’heure actuelle plus de 1 million données chronologiques sur 210 pays et territoires. Les statistiques portent sur l’agriculture, la nutrition, les pêches, les forêts, l’aide alimentaire, l’utilisation des sols et la population.

FAOSTAT-AgricultureFournit des statistiques sur les cultures, le bétail, l'irrigation, l'utilisation de la terre, l'engrais, la consommation de pesticide, et les machines agricoles.

FAOSTAT-NutritionFournit des statistiques sur des produits, des approvisionnements alimentaires, des bilans alimentaires, la population, et le Codex Alimentarius.

FAOSTAT-FisheriesFournit des statistiques sur la production de poissons et des produits de base.

FAOSTAT-ForestryFournit des statistiques sur des importations et des exportations de bois et de papier

FAOSTAT-FoodQualityRésidus de pesticide dans l'alimentation, et CODEX ALIMENTARIUS: Résidus vétérinaires dans l'alimentation.

FISHERSLa base de données FISHERS porte sur le nombre de personnes employées par le secteur des pêches. Les données sont établies depuis 1961 sur la base du temps de travail et exprimées en moyennes annuelles nationales. Ce système comprend également des statistiques, ventilées par sexe, sur le secteur de l’aquaculture et de la pisciculture en eau douce et en eau de mer, depuis 1990.

FISHSTATFISHSTAT Plus permet aux utilisateurs de consulter et de télécharger des bases de données statistiques sur les pêches qui sont plus détaillées que celles fournies par FAOSTAT. Il fournit des données sur les quantités et les valeurs de la production en aquaculture, les prises, le commerce et la production halieutique ainsi que sur les captures pour l’Atlantique centre-est, la Méditerranée et la Mer noire.

FORISCette base de données plurilingue (anglais, français, arabe et espagnol) contient des informations sur la répartition géographique des forêts dans le monde.

GLIPHAL'atlas mondial de la production et de la santé animale (GLiPHA) est un atlas interactif et facile d'utilisation s'appuyant sur le Système des Principaux Indicateurs (SPI) crée par la FAO. Grâce à une combinaison de cartes, tableaux et diagrammes, cet atlas permet d'obtenir une vue spatiale et temporelle de la variation d'information quantitative en relation avec la production et la santé animale.

Système d'information du PLTALe secrétariat du PLTA (Programme de lutte contre la trypanosomose africaine) regroupe les forces de la FAO, de l'OMS, de l'AIEA et de l'OUA/BIRA pour promouvoir un contrôle intégré de la trypanosomiase par une action internationale coordonnée. Son objectif primordial est d'améliorer la sécurité alimentaire et le développement agricole et rural durable.

TERRASTATTERRASTAT regroupe des bases de données sur les principaux problèmes de sol, les terres sèches et désertiques, la répartition de la population, l’analyse des terrains en pente raide, la gravité de la dégradation des sols et la dévastation des terres induites par les activités agricoles.

(Source :WAICENT)

DEVELOPPEMENT


  La suite prochainement .....

 

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