RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DE SÃO TOMÉ E PRINCIPE |
B. Population En 1950, São Tomé & Príncipe comptait environ 60 000 habitants. Cette population est passée à 117 000 habitants en 1990 et devrait de nouveau doubler entre 2025 et 2030 (cf. le tab. 1), ce qui correspond à un rythme de croissance de 2,4% par an. Entre 1981 et 1991, la population a augmenté d’environ 2 % par an. De 2001 à 2010, l'accroissement prévu est de 2,4 % par an. L’évolution actuelle conduit au doublement de la population environ tous les 30 ans. En 2005, la population totale de l'archipel était estimée à 157 847 habitants (soit une densité de 162 habitants/km²). Une des caractéristiques de cette population et son extrême jeunesse. La population appartenant à la tranche d’âge comprise entre 0-19 ans représente environ 58% du total. Jusqu'à la fin des années 70, la population masculine était très largement supérieure à la population féminine. Le sex ratio s'est inversé à partir des années 80. La population féminine devenue majoritaire représente environ 52% du total. Tableau 3 : Distribution de la population par district en 2000 Îles | Sao Tomé | Principe | Districts | Água Grande | Mé Zochi | Lobata | Cantagalo | Lemba | Caué | Pagué | Superficie (km2) | 16,5 | 122,0 | 105,0 | 119,0 | 229,5 | 267,0 | 142,0 | Population | 52 074 | 35 313 | 16 950 | 12 853 | 10 332 | 6 102 | 6 036 | Hab./km2 | 3 156,0 | 289,5 | 161,4 | 108,0 | 45,0 | 22,9 | 42,5 |
Source: São Tomé e Príncipe en Números (Sao Tomé-et-Principe en chiffres), INE. Cité dans Salgueiro et Carvalho, 2002 La population de l'archipel est à dominance rurale, même si l'urbanisation gagne du terrain. Cette population est inégalement répartie. L'île de São Tomé abrite près de 95 % de la population du pays soit environ 149 000 habitants. Celle-ci est essentiellement concentrée à São Tomé et dans le district de Água Grande dont il est le chef lieu. Ce district subit une pression démographique qui est de 3 156 hab./km² contre 22,9 hab./km² à Caué et 42 hab./km² dans l’île de Principe (voir tableaux 3 et 4). La capitale comptait environ 56 000 habitants en 2005 ; elle est le principal port du pays. L'île de São Tomé compte moins d'une douzaine de villages localisés principalement dans le nord. Quant à Príncipe, l'ile comptait environ 8 000 habitants dont 1 156 à Santo Antonio, son chef-lieu. Tableau 4. Population des principales localités http://www.ine.st/ http://pt.wikipedia.org/wiki/Lista_de_cidades_em_Sao_Tome_e_Principe Sous la pression de l’exode rural, la population urbaine augmente au taux de 5 % par an. Cette croissance urbaine accroît la pression sur les infrastructures sociales et les ressources naturelles. Elle accentue également la pauvreté. La population active représente 54 % pour les hommes et seulement 27 % pour les femmes. Cette population est occupée essentiellement par le secteur primaire (plus de 40% des emplois) et le secteur tertiaire (30 % des emplois). La composition ethnique de l'archipel se présente de la manière suivante : Noirs : 80 %. Métis : 10 % Blancs : 2 %.
C. Environnement La concentration de la population un espace réduit et les activités anthropiques ont commencé à exercer de fortes pressions sur l’environnement naturel dans le pays. À cela s'ajoute la pauvreté qui oblige la population à opérer un prélèvement sans retenue sur des ressources naturelles par ailleurs très limitées. Les besoins en terres agricoles entraînent un déboisement excessif des zones accessibles. De même, les besoins d'énergie pour les usages domestiques et les activités économiques sont un facteur supplémentaire qui contribue à l'aggravation du déboisement et donc à la fragilisation des sols qui sont naturellement sensibles à l'érosion du fait du relief accidenté et de l'importance des précipitations. C. Organisation administrative São Tomé & Príncipe est divisée en deux provinces, subdivisées en sept districts. La Province de São Tomé correspond à l'île du même nom ; elle comprend six districts. La Province de Príncipe ne compte qu'un seul district. D. Situation politique São Tomé & Príncipe est une ancienne colonie portugaise qui a accédé à l’indépendance en 1975. Comme partout en Afrique, le pays a été dirigé par un parti unique jusqu’en 1990. Après l'instauration, en 1990, du pluralisme politique avec l'adoption d'une nouvelle Constitution et d'une charte des partis politiques, la préoccupation majeure de São Tomé et Príncipe a été la consolidation des institutions en place. La nouvelle constitution garantit le respect des droits fondamentaux de l'homme, y compris les libertés d'expression et d'association, et confirme la séparation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le régime politique est du type semi-présidentiel avec un partage du pouvoir exécutif entre le Président de la République et le Conseil des ministres. La forte instabilité politique que São Tomé & Príncipe a connue à l'issue du processus de démocratisation en 1990 a aggravé les difficultés économiques de l'archipel. Depuis 1991, trois élections présidentielles et trois élections législatives se sont déroulées sans le moindre incident ni la moindre contestation. Le corps électoral de São Tomé & Príncipe compte 50 000 électeurs seulement. Le pays a adhéré à l'OUA et a signé la Convention de Lomé dès son indépendance. Il est l'un des membres fondateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) en 1983. Il a participé en 1996 à la création de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et a rejoint, en 1997, les 52 membres de la communauté des pays francophones (la Francophonie). São Tomé & Príncipe ne joue aucun rôle significatif dans la région. S'agissant des relations avec les pays voisins, l'existence de gisements pétroliers offshore dans le Golfe de Guinée pose de délicats problèmes en termes de fixation des frontières maritimes : le litige avec le Gabon a été résolu assez aisément, mais les choses ont été plus difficiles avec le Nigeria, son géant voisin. En janvier 2002, le Nigeria et São Tomé & Príncipe ont instauré une autorité pétrolière commune pour gérer la prospection pétrolière offshore. Le Nigeria devait, à l'origine, percevoir 60% des recettes, et São Tomé & Príncipe 40%. Toutefois, après renégociation de l’accord, l’archipel a obtenu de meilleures conditions ; l’accord est passé à 50/50. Le projet de construction d'une base pour la marine des Etats-Unis, qui aurait une mission de surveillance du Golfe de Guinée et de ses ressources pétrolières, atteste de l'intérêt des États-Unis et confirme la localisation stratégique de São Tomé & Príncipe au cœur de vastes gisements de pétrole offshore. Lire la suite :
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