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Crise financière internationale :  Quelles conséquences pour l'Afrique ?

 

Le colloque en images

 

Le 24 décembre 2008

Le colloque de Paris

 

Le samedi 13 décembre 2008, la Bourse du travail de Paris a été l'hôte d'un colloque sur la crise financière internationale organisée par le Centre d'études stratégiques du bassin du Congo.

L'événement qui a réuni un peu plus de soixante personnes dont des étudiants, des économistes spécialistes du développement et de la finance a permis de débattre des conséquences de la crise financière pour l'Afrique. 

Aimé D. Mianzenza a ouvert le colloque en expliquant les liens entre le Cesbc et la problématique du jour. Ensuite les communications se sont succédées toute la journée.

Au cours de la session du matin, Germain Lambert Matoko (économiste) a démarré les communications en exposant sur les mécanismes de propagation de la crise aux économies africaines. Selon lui, tout se passe comme si la crise financière actuelle n’est que la préoccupation des pays industrialisés et des pays émergents. Contrairement aux affirmations de la plupart des régimes en place, rien ne semble indiquer que les pays africains seront à l’abri des effets dévastateurs de cette crise que certains n’hésitent pas à qualifier de crise la plus grave après celle des années 30. Il a été suivi de Jean Bakouma (économiste) qui a fait le lien entre la crise et un ralentissement possible des efforts actuels de la société civile internationale et de certaines institutions internationales tendant à faire admettre aux différents acteurs une exploitation responsable de la ressource forestière.

Ensuite Souleyme Astou Diagne (doctorant en sciences économiques à Paris) a montré comment la montée du chômage dans les pays développés du fait de l'extension de la crise financière au secteur réel de l'économie allait affecter les transferts de fonds des migrants vers leur pays d'origine. Dans beaucoup de pays, ces transferts sont souvent supérieurs à l'aide publique au développement. Or cette dernière va diminuer en raison des difficultés financières accrues auxquelles les principaux donateurs doivent faire face. En conséquence, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) va devenir problématique. C'est ce qu'a démontré Aimé D. Mianzenza.

L'après-midi les communications se sont focalisées sur la réponse à la crise. Gildas Bondi (doctorant en sciences économiques à Amiens) a expliqué que la crise financière était un moment stratégique pour repenser le développement économique et social de l'Afrique.

Désiré Mandilou a ensuite tenté de relire la finance internationale à la lumière du paradigme de l’économie de partage. Ceci à seule fin d’aboutir aux bonnes questions que l’on doit se poser, si l’on veut trouver des solutions de sortie de crise qui tiennent aussi compte des intérêts des pays à faible revenu.

Enfin face à l'assèchement des flux financiers internationaux vers l'Afrique, deux experts de la Direction du Plaidoyer International du Secours Catholique - Réseau Mondial Caritas ont exposé sur les différentes initiatives en cours ou à venir pour que les ressources domestiques jouent un rôle plus important qu'elles ne l'ont jusqu'à présent an Afrique.

Ainsi Pierre Colmant a parlé du plaidoyer, de la plateforme "Publiez ce vous payez" et de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (EITI). Quant à Rémi Bordaz, il a soutenu que pour 1 dollar qui rentre en Afrique, 5 dollars prennent le chemin de l'étranger. Les capitaux qui ont fui l'Afrique et qui dorment dans les paradis fiscaux et judiciaires sont estimés actuellement entre 700-1000 milliards de dollars, essentiellement de de l'argent de la corruption, des détournements des deniers publics,  de la criminalité internationale, de l'évasion et de la fraude fiscales. Dans le cadre de la remise en ordre du système financier  international et du soutien à la lutte contre la pauvreté en Afrique, des pressions doivent être faites au niveau international pour que les capitaux soustraits frauduleusement à l'Afrique retournent en Afrique.

Les communications ont suscité un débat très sérieux, mais aussi un certain degré de convergence, à défaut de consensus. Des questions subsistent auxquelles il n'a pas été possible de répondre en profondeur faute de temps :

  • La crise financière internationale va-t-elle imposer à l'Afrique des politiques financières et monétaires draconiennes pour restaurer la confiance de l'Investissement Direct Étranger (IDE) ?

  • Va-t-on réorienter les politiques macro-économiques vers le rétablissement la sauvegarde du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ?

Les réponses sont dans les actes du colloque.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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